La Locomotion en Fête 2017 en images

Mathieu Bonaventure 5 janvier 2018

Après deux ans d’absence, la Locomotion en fête a fait son retour les 10 et 11 juin 2017 pour le plus grand bonheur des amateurs de mécaniques en tout genre. L’évènement d’ampleur européenne a quitté la Ferté-Alais dans l’Essonne pour un autre aérodrome, plus vaste et adapté à son envergure, celui de Melun-Villaroche en Seine et Marne.

Cette 23ème édition s’est donc déroulée sur un site pour le moins spectaculaire, puisqu’il s’agit de l’aérodrome de Melun Villaroche, site de secours des grands aéroports parisiens mais également le centre d’essais de la SNECMA, haut lieu de l’aéronautique. C’est ici qu’ont été testés les prototypes des Mystère, Mirage ou du Balzac, un avion à décollage vertical. Un rassemblement très attaché à l’aviation mais qui a surtout mis l’accent sur des domaines mécaniques terrestres. Automobiles, véhicules utilitaires, de police ou de secours, engins de l’armée, deux roues, camions porteurs et tracteurs tous dans un état de collection ou de conservation incroyable et naturellement des avions se sont côtoyés durant un week-end particulièrement ensoleillé. Bref, tout ce qui roule par le moyen de roues ou chenilles et vole est le bienvenue sur la Locomotion. Bien que la quasi totalité des véhicules roulent à l’essence, au gasoil, à l’huile lourde, à l’alcool ou au kérosène, la fée électrique semble vouloir s’inviter, avec un fourgon électrique datant des années….

Plus de 12.000 visiteurs sont venus découvrir un plateau de près de 800 engins, dont des tracteurs majoritairement produits en Europe après guerre. Citons pêle-mêle Lanz, SFV et Percheron du côté des boules chaudes. Steyr, Hürlimann, Hanomag, Algaïer pour les germanophones et Eco, Someca, Vendeuvre, Farmall, Minitrac et Kiva pour les français. On aurait apprécié voir un plateau plus riche et plus varié cependant. Gageons pour que la prochaine édition, organisée par l’Association pour la création du parc d’histoire technique (ACPHT) les 9 et 10 juin 2018 aille dans ce sens.

Chenilles interdites! Sous un soleil de plomb paradent sur l’une des pistes une grande partie des véhicules terrestres à roues.

L’évènement impressionne par son envergure. Chaque type de véhicules est séparé par pôles répartis aux quatre coins de l’aérodrome.

Avec un goût certain pour les tracteurs américains et d’envergure, Jacky Renaud paradait au volant de son Massey Ferguson 1150 entièrement rénové.

Europe vs USA. Toujours une affaire de taille!

Deux autres américains dans leur jus ont fait le déplacement, un J.I Case LA de 50 ch produit entre 1940 et 1953 à 35493 exemplaires et un John Deere 80 de 46 ch (1955-1956) produit à 3485 unités

Pour les boules chaudes, les phases de démarrage sont toujours plus laborieuses et spectaculaires.

Le SFV 302 est doté d’un moteur 2 temps d’une cylindrée assez impressionnante sachant qu’il ne dispose que d’un cylindre. Imaginez la taille d’un moteur actuel si chaque chambre de combustion pouvait engouffrer 5,35 litres de mélange. Malgré son monocylindre, ce tracteur vierzonnais culmine à 32 chevaux à la poulie.

Situés à Lons le Saunier dans le Jura, les Ets Daloz montent un petit moteur Japy sur une faucheuse à traction animale. Celui-ci ne sert pas seulement à animer les sections mais également assurer l’avancement. C’est ainsi que naît la motofaucheuse Kiva

Grand classique de l’agriculture française, le Renault D22 est fabriqué de 1956 à 1960 à 31210 exemplaires. Il s’anime d’un bicylindres diesel de 22 chevaux et existe en version classique, étroite ou vigneronne.

Joël Surat, le local de l’étape est un amateur Someca / Fiat. Il a fait le déplacement avec deux spécimens, comme ce Som 25D de 25 chevaux produit entre 1960 et 1963 et qui emmène une faucheuse latérale et un distributeur d’engrais Amazone.

Le plus atypique n’a hélas pas droit au tarmac avec ses chenilles métalliques. Sauvé de la ferraille après avoir connu un début d’incendie, ce Fiat 411C a entièrement été restauré.

Créés dans les années 1920, les tracteurs français ECO étaient fabriqués par différentes sociétés jusqu’à la disparition de la marque en 1960. Celui-ci est l’un des derniers exemplaires produits.

Vendeuvre une autre marque française située à Vendeuvre sur Barse dans l’Aube et a produit son premier tracteur en 1952. Tous sont équipés de moteurs diesel refroidis par air, puis par eau au choix. C’est le cas du BM, devenu Super BM en 1953 proposé avec un moteur Chenard & Walcker de 29 chevaux.

Doté d’un bicylindres de 16 chevaux, le petit B2B est l’un des derniers exemplaires produit par Vendeuvre, avant sa prise de contrôle progressive par l’américain Allis Chalmers.

Produite par la nouvelle usine Vendeuvre-Allis-Chalmers en 1961, la nouvelle série BL change de design, plus moderne. Les tracteurs affichent alors une puissance de 25 à 55 chevaux et reçoivent le relevage hydraulique en série et le système de report de charge Agrodyne. Ils seront les derniers vrais Vendeuvre.

Vendeuvre a également été connu en tant que fabricant de moteurs fixes.

Lorsque l’on parle de boules chaudes, on pense forcément aux SFV, Percheron et naturellement à leur concurrent Lanz.

Le volant servant à diriger le tracteur a également pour fonction de lancer le moteur une fois sa « boule chaude » à une température suffisante pour que le combustible puisse s’enflammer et actionner le piston.

Et forcément, lorsqu’il y a des SFV et Lanz, le Percheron n’est jamais très loin. Il s’agit également d’un tracteur de type « boule chaude ». Et pour cause, le Type A fut fabriqué à partir de 1947 sous licence Lanz au titre des dommages de guerre.

Allgaier doté d’un moteur Kaeble. Carl Kaelble qui avait construit le premier moteur monocylindre horizontal a notamment équipé les tracteurs Fendt, Kramer, Martin sous le nom « La Bouillotte » (Allemagne)

Mini-tracteur à voie étroite et direction par blocage des roues, le Minitrac est construit dès 1955 et s’anime par un bloc Peugeot, Perkins ou Mercedes Benz essence ou diesel.

Comme quoi le monde agricole est petit. Racheté en 1996 par Case IH, l’autrichien Steyr était distribué en France dans les années 1960 par Someca, dont le principal actionnaire était Fiat. Aujourd’hui, tout ce petit monde est englobé dans le groupe Fiat Industrial.

Fabriqué Saint Dizier en Haute-Marne, le Super FC-D (Diesel) de Farmall est ici complet, avec sa faucheuse latérale. Fabriqué de 1953 à 1957, il dispose d’un moteur 4 cylindres diesel de 24,4 chevaux à la poulie et est vendu à l’époque 1.115.000 francs.

Bien que fondé en 1835, Hanomag ne s’est intéressé à l’agriculture qu’en 1919 avec un premier tracteur chenillé. C’est d’abord dans la production de tracteurs rapides pour le transport sur route que l’allemand s’est fait connaître et en 1934, l’arrivée des pneumatiques Continental permet d’équiper des tracteurs utilités pour les travaux aux champs. Hanomag présente un porte outils en 1953, qui s’avère être un échec commercial. La firme a du mal à exister et fait face à des difficultés. Daimler-Benz rachète la branche camions en 1971 puis Massey Ferguson reprend l’activité agricole.

Les fournisseurs de pièces détachées et objets dérivés sont de la partie, à l’image de la boutique Sébastien Pièces.

Un domaine dans lequel les anglais excellent, celui de la vapeur. Cette locomobile routière Knapp « Allchin Road » produite en 1931 a traversé la Manche pour être présentée.

Appartenant au musée de Neuvy-Grandchamp, cette locomobile routière est une Pécard.

Il n’y a pas que les tracteurs dans la vie! En bonus, nous vous présentons quelques véhicules présentés lors de l’évènement. Le plateau camions, impressionnant, valait à lui seul le détour.